Ce blog est le support de la "recherche action" menée par la Fédération nationale de l'agriculture biologique depuis 2011, par et pour les paysans bio, pour penser et proposer les modèles conceptuels d'une "nouvelle économie de l'AB" en action.

mardi 6 décembre 2011

Dès lors, quelle transition pour quel modèle?

L'université populaire d'Arcueil organisait une conférence le 5 décembre 2011 sur le thème "Ecologie, économie: faut-il renoncer à la croissance?" avec la présence de Jean-Marie Harribey, économiste , ancien président d'Attac. 

Dans le cadre d'une carte blanche donnée à Henri Sterdyniack, co-fondateur du collectif des "économistes atterés", qui a rappelé la contradiction dans laquelle nous sommes aujourd'hui (besoin de croissance pour sortir de la crise et perception des limites de la croissance comme modèle de développement), Jean-Marie Harribey a plaidé pour une pensée muldimensionnelle de la crise (écologique, sociale, économique etc.) et donc une pensée multidimensionnelle des transitions à faire pour changer de modèle.

Il a pris à cet égard l'exemple de la "côtelette de porc" achetée peu chère car produite par une industrie agro-alimentaire spécialisée qui n'internalise pas les externalités négatives de sa production (algues vertes, problématiques sanitaires, pollutions de l'air etc.), lesquelles sont prises en charge par la collectivité. Cet exemple montre d'après lui qu'en l'absence d'internalisation - dans le prix - des coûts réels de la production, le pari d'une soutenabilité "faible" c'est-à-dire produite par les avancées technologiques des process industriels ne résoud pas le problème de fond du système capitaliste productiviste. Se pose donc là la question de l'intervention de la puissance publique (développement durable avec marché carbone? capitalisme vert? décroissance?).

Pour lui, pas de décroissance brutale donc, mais au contraire le besoin d'affecter les marges de manoeuvres budgétaires issues des gains de productivité vers les modèles de transition. Il y a donc des arbitrages démocratiques à réaliser sur les secteurs qui devront être soutenus au détriment d'autres pour assurer la réalisation de la transition. Pour lui, et c'est un des exemples, "l'agriculture productiviste doit diminuer au profit d'une agriculture écologique ou biologique". Il s'agit là d'une "bataille politique qui n'est pas perdue d'avance" tant les attentes sociales sont fortes sur ce domaine. Pas de révolution donc car les révolutions ont échoué précisément car elles n'ont pas pensé les transitions, le point crucial de la transformation.

une conférence de 55 minutes à écouter ici

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