Assemblée générale de Biolait. Debat public des 20 ans, jeudi 16 avril 2015
600
personnes présentes pour ce débat organisé par Biolait pour ses vingts
ans, la présence du vice président du conseil régional, du député Yves
Daniel et du sénateur Joël Labbé.
Marc
Dufumier, président de la plate forme française du commerce équitable,
est intervenu pour dire que cette "utopie" d'une filière bio qui
remplacerait le conventionnel n’était pas une idée folle comme le dit le
slogan de Biolait: "du bio partout et pour tous!". 145 millions de litres,
30% du marché et 1200 producteurs, 20 ans après les 6 fondateurs,
l'entreprise est devenue un exemple du changement d'échelle attendue
pour la bio. Non sans poser encore les questions fondamentales de la
constitution du prix juste payé au producteur et des conditions des
marges des intermédiaires jusqu'au consommateur. Un débat interne qui a
fait l'histoire du collectif de producteur, de ses limites et des
compromis actuels que sont venus rappeler quatre anciens présidents en
tribune (le prix du cout de revient fonction de l'autonomie du système, le prix payé fonction des choix de mutualisation entre producteurs...).
Marc
Dufumier a également posé la question de l'équitabilite de la filière du
point de vue de l'accès des publics défavorisés aux produits bio. Il a
souhaité que les pouvoirs publics s'engagent sur l'introduction de
produits bio en restauration scolaire notamment. Il y a urgence a t-il
dit à nourrir les générations futures avec des produits exempts de
pesticides et de perturbateurs endocriniens. Il a proposé que la
politique agricole commune puisse rémunérer les services d'intérêt
général rendus par les agriculteurs même conventionnels des lors que
leurs pratiques produisent effectivement des services pour la
biodiversité et la protection de l'environnement.
Stéphanie Pageot,
présidente de la Fnab (ci-dessus en photo), a rappelé que c’était précisément l'objet de la
mobilisation du 17 mars dernier sur l'aide "maintien"; pour elle, les
producteurs de Biolait portent bien ce rêve initial d'une organisation
collective de production à même de pouvoir maitriser une partie de la
filière dans la durée. En ce sens, le développement de la bio passe par
des organisations économiques qui croient à la bio, c'est-à-dire qui
développent des volumes pour développer des marchés. Une stratégie
payante quand la demande est là, plus risquée quand il faut trouver de
nouveaux clients (et c'est dans une situation de risque qu'on mesure l'engagement...). C'est là que se joue notamment l'accompagnement des cédants et des porteurs de projets pour assurer la relève, ou encore la possibilité de soutenir les conversions des fermes laitières.
A ce titre, Marc Dufumier émettra aussi l'hypothèse d'une demande de bio soutenue par les récentes affaires de viande de bœuf qui n'en n’était pas... Il a fait rire l'assistance en se souvenant que le pouvoir d'achat des asiatiques les avaient rendus tolérants au lait... Mais que ce mirage de la poudre de lait devait se dissiper dès lors qu'on constatait l'ampleur des fermes usines ailleurs dans le monde et les investissements concurrentiels des industriels chinois en Europe. Nous ne serons jamais compétitif sur des productions tout venante. De la qualité et du local bio pour nourrir les villes. Quid de l'accessibilité? Changer radicalement l'économie pour que tout le monde puisse en vivre répondra t-il.
Un programme d'utopie réformatrice assumé et fort
apprécié par les producteurs "rêveurs" de Biolait, fiers semble t-il des
réalités qu' ils ont construit ensemble en 20 ans.
>> retrouvez notre lettres filières "lait": http://www.fnab.org/images/files/actions/filieres/lettresfilieres/lf03_lait.pdf
>> retrouvez notre lettres filières "lait": http://www.fnab.org/images/files/actions/filieres/lettresfilieres/lf03_lait.pdf
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire